Le Sénégal à l’heure de son New Deal technologique


Par Ibrahima Dia

Interpellé par une question d’un internaute actif, M. Massaer Nguer, Mouhamed Sambou livre une analyse approfondie du New Deal technologique du Sénégal, un programme aussi ambitieux qu’essentiel pour positionner le pays comme un leader numérique en Afrique.

Inspiré des grandes politiques technologiques mondiales, le New Deal sénégalais repose sur quatre axes stratégiques, impliquant secteurs privés et publics, et propose une centralisation des services pour un meilleur suivi. L’économie numérique y est déclinée de manière sectorielle, permettant des actions ciblées à fort impact.

Dynamisme privé… mais inégal

Le secteur privé sénégalais, notamment dans la finance digitale et le e-commerce, se montre dynamique. Des initiatives comme le ticket électronique avec Wave en témoignent. Toutefois, des filières comme l’agriculture ou la santé restent en marge de cette transformation.

Administration numérique : des efforts à amplifier

Malgré une volonté affichée, la dématérialisation de l’administration peine à décoller. L’interconnexion des services publics reste incomplète, et le e-Gov tarde à se généraliser. Des décisions contradictoires, comme le retrait des licences 5G à certains opérateurs, soulèvent des inquiétudes sur la cohérence des politiques publiques.

Comparaison continentale : l’urgence de combler le retard

Face à des pays comme le Rwanda, l’Égypte ou le Nigeria, le Sénégal accuse du retard en haut débit, cybersécurité ou 5G. Mouhamed Sambou insiste : ces enjeux doivent être abordés non plus comme de simples slogans, mais comme programmes structurés assortis de résultats concrets.

Leçons des États-Unis et de l’Union européenne

En s’inspirant du CHIPS and Science Act américain ou de la Digital Decade européenne, le Sénégal doit structurer une politique technologique sur 10 ans, avec des objectifs mesurables, un cadre légal clair et des moyens financiers à la hauteur.

Un plan d’investissement de 1 000 milliards FCFA sur 10 ans

Mouhamed Sambou propose un plan ambitieux :

100 milliards FCFA pour financer 100 projets innovants jeunes

500 milliards pour soutenir 100 entreprises championnes

400 milliards pour moderniser les services publics

Objectifs chiffrés : création de plus de 300 000 emplois directs et indirects, amélioration du revenu moyen, attractivité accrue pour les géants technologiques et structuration d’un écosystème numérique souverain.

Une opportunité pour la souveraineté numérique

Avec une jeunesse dynamique, une diaspora compétente et un fort potentiel de croissance, le Sénégal peut devenir un leader africain de la transformation numérique. À condition de faire du New Deal technologique un véritable pacte national, mobilisateur, structurant et durable.

 

Conclusion : Le numérique ne doit plus être une option. Il est une urgence stratégique. Le New Deal technologique proposé est un appel à l’action collective, à la fois politique, économique et citoyenne, pour propulser le Sénégal dans l’ère digitale.

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