Se disant soucieux de la tenue d’un dialogue inclusif en Guinée, les leaders religieux ont eu dimanche une rencontre avec le Premier ministre au centre islamique de Donka. A l’issue des discutions, les prélats ont publié une déclaration pour demander aux acteurs des Forces vives de Guinée de surseoir à leurs manifestations programmées pour les 17, 18 et 25 mai prochains.
Dans Mirador de FIM FM, Abdoul Sacko, coordinateur national des Forces sociales de Guinée et membre des forces vives, dit comprendre la position des leaders religieux.
‘’Il faut noter que nous sommes dans une situation où nous ne savons réellement plus à qui il faut croire. Nous comprenons nos religieux, mais il faut noter qu’ils nous font pitié. Je suis l’un des plus grands défendeurs des religieux. Ce sont des compagnons de longue date par rapport à la question de la paix. Mais la paix, ce n’est pas seulement les mots, c’est aussi les actes’’, a-t-il réagi.
‘’Quand je vois nos religieux, je me dis simplement que nous allons tous nous battre pour que cette situation de transition soit mise à profit pour que tout ce qui concerne les questions religieuses soit indépendant de la politique notamment du gouvernement. On essaiera d’ériger une institution qui est indépendante du gouvernement s’il le faut. Sinon, nous allons continuer à rabaisser à tout moment nos religieux’’, souligne Abdoul Sacko.
Parlant des cas de morts enregistrés lors des récentes manifestations des forces vives, il assure que ‘’nous ne pouvons pas comprendre que des guinéens puissent tomber uniquement parce qu’ils ont exprimé un droit consacré par la charte de la transition et défendu à tout prix par le colonel Mamadi Doumbouya a la prise du pouvoir. C’est pour cela nous posons la question : ‘Pourquoi le coup d’Etat du 5 septembre ? Est-ce que c’étaient pour les principes démocratique ? Est-ce que c’était pour défendre l’intérêt de la nation ou c’était juste un instinct de suivie’’.
Il dit avoir l’impression que les ‘’religieux veulent nous dire que face au gouvernement, ils sont le dos au mur. Ils ne peuvent pas se rabattre sur les forces vives en nous demandant de fournir des efforts sans pourtant obtenir grand-chose de la part du gouvernement’’.
Abdoul Sacko assure que ‘’nous ne sommes pas dans la logique de confrontation. Le fait que le CNRD ne puisse pas ce comprendre avec les acteurs sociopolitiques du pays, cela arrange qui ? Cela nous amène à nous demander qui gère la transition aujourd’hui’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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