Dakar, 24 mai 2025 — Sous la présidence du Premier ministre, un Conseil interministériel consacré à l’Économie sociale et solidaire (ESS) s’est tenu ce vendredi 23 mai. Cette rencontre a réuni des membres du Gouvernement, des Partenaires techniques et financiers, des représentants de la société civile, ainsi que des acteurs du secteur. Au terme des échanges, 17 mesures stratégiques ont été adoptées pour structurer, renforcer et développer l’ESS à l’échelle nationale.
Une gouvernance renforcée pour piloter l’ESS
Parmi les décisions majeures, la mise en place d’un Conseil national de l’ESS placé sous la supervision du Président de la République, ainsi que d’un Comité interministériel de coordination et d’un Observatoire national. Des services territoriaux dédiés et des points focaux ministériels viendront appuyer la coordination multisectorielle, accompagnés par un programme national de formation.
Financement, fiscalité et accès aux marchés
Le Gouvernement s’engage à transformer le FAESS en une entité autonome, dédiée à l’appui économique des coopératives solidaires. Une fiscalité incitative est prévue, avec des facilités douanières, et un quota d’au moins 5 % des marchés publics sera désormais réservé aux organisations de l’ESS (OESS). Le plan inclut également la mobilisation de financements innovants (Social Bonds, finance islamique, crowdfunding), et l’accès des OESS aux chaînes de valeur extractives dans le cadre du contenu local.
Inclusion, protection sociale et développement local
L’État mise sur l’entrepreneuriat féminin et solidaire, la protection sociale communautaire, et la création de mutuelles de santé. Les collectivités territoriales seront dotées d’incubateurs ESS, tandis que les politiques ESS seront intégrées aux Plans Locaux de Développement. Une stratégie nationale d’économie circulaire viendra compléter cette vision durable.
Une approche multisectorielle pour booster la production
Les ministères sectoriels devront soutenir la formalisation des coopératives, mettre en œuvre des stratégies ESS par filière, et développer des synergies avec les fondations pour renforcer la production locale et la RSE.
L’ESS au cœur de l’éducation, de l’innovation et du numérique
L’ESS sera intégrée dans les programmes scolaires, universitaires et de formation professionnelle. Des coopératives estudiantines et incubateurs ESS verront le jour, tandis que la recherche sociale sera encouragée à travers une chaire universitaire dédiée. Une plateforme numérique nationale facilitera les procédures, les échanges commerciaux, et les connexions avec la diaspora.
Valorisation des produits ESS et inclusion des jeunes
Le Gouvernement prévoit de labelliser les produits ESS, soutenir la mini-industrialisation locale, et favoriser l’insertion des OESS dans les cantines scolaires. L’entrepreneuriat social des jeunes, la réinsertion des ex-détenus, la pêche durable, les industries culturelles et la philanthropie religieuse seront également soutenus via des Coopératives de Production Solidaire (CPS).
Un suivi rigoureux de la mise en œuvre
La coordination de la mise en œuvre de ces mesures est confiée au Secrétaire général du Gouvernement, qui assurera un reporting régulier au Premier ministre sur l’état d’avancement des réformes.
Conclusion :
Avec cette batterie de mesures ambitieuses, l’État fait un pari audacieux sur l’ESS comme moteur d’un développement plus inclusif, solidaire et durable, positionnant les acteurs communautaires, coopératifs et mutualistes au cœur des politiques publiques.