Mairie de Dakar : Bassirou Samb enterre Pastef… mais les dés sont-ils vraiment jetés ?


Dans un contexte politique sous tension, Bassirou Samb, président des jeunesses de Taxawu Sénégal, n’y va pas par quatre chemins : pour lui, le Pastef n’a « aucune chance » de diriger la mairie de Dakar. Une déclaration tranchée, mais qui soulève bien des interrogations sur les motivations et la légitimité de la position défendue.

Interrogé par le journal Les Échos, Samb s’arc-boute sur un argument juridique : tant que la Cour suprême ne s’est pas prononcée sur le recours introduit par Barthélemy Dias après sa révocation, aucune élection ne serait envisageable. Une lecture pour le moins rigide de la situation, qui semble surtout viser à geler le processus démocratique, dans l’attente d’une issue favorable à sa coalition.

Selon lui, l’hypothèse d’une mise sous délégation spéciale est à écarter d’emblée. Il assure que la mairie fonctionne « normalement » sous la direction de Ngoné Mbengue, qu’il décrit comme « expérimentée » et « respectée ». Or, cette gestion intérimaire, qui s’éternise, laisse place à une zone grise institutionnelle, où la légitimité démocratique est suspendue au bon vouloir des autorités centrales.

Dans ses déclarations, Bassirou Samb dénonce ce qu’il qualifie de « tentative de forcing » du Pastef, qu’il considère comme minoritaire au sein du conseil municipal. Il fustige également « l’illégalité d’une élection anticipée », sans toutefois avancer d’arguments juridiques concrets pour étayer ses affirmations.

Un discours offensif, qui tranche avec les appels à l’apaisement que l’on pourrait attendre d’un acteur politique dans une période de forte polarisation. Il prévient même qu’« une tentative de passage en force » ou « toute pression en faveur d’une délégation spéciale » fera face à une « vive opposition ».

Derrière cette posture de fermeté, certains y verront une stratégie de verrouillage du pouvoir municipal, alors que le débat démocratique semble confisqué au profit de calculs d’appareil. En attendant la décision de la Cour suprême, la mairie de Dakar reste suspendue dans une incertitude institutionnelle qui dessert, avant tout, les citoyens.

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