[dropcap]L[/dropcap]e nouvel homme fort du pays a annoncé dans la matinée du lundi 6 septembre, au lendemain du coup d’Etat contre le régime d’Alpha Condé, que tous les détenus politiques de tous les bords et sans exception seront libérés.
L’annonce de la nouvelle de la libération des détenus politique a suscité la mobilisation d’opposants au 3e mandat devant la maison centrale de Conakry. Des agents des forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Pour calmer les esprits, l’avocat Me Mohamed Traoré a pris la parole pour justifier les raisons du retard dans la libération des opposants Foniké Mengué, Etienne Soropogui, Abdoulaye Bah et Cie. Extraits…
« Je sais qu’il y a des gens qui sont là depuis le matin (…). Mais entre la déclaration de mise en liberté de nos camarades et l’existence matérielle d’un document, il y a un écart. On a fait une déclaration, mais il n’y a pas de documents officiels ordonnant leur mise en liberté.
Le directeur par intérim de la maison centrale m’a dit qu’ils n’ont pas reçu d’instructions formelles. Nous sommes en contact avec certains qui nous disent que cette question va être réglée d’un moment à l’autre. Mais on ne sait pas si c’est dans une heure ou deux heures.
Quand on parle de détenus, il ne s’agit pas d’un seul, il y a en plusieurs. Donc il faut faire la part des choses, quels sont les détenus qui sont libérables. Parce qu’on ne va pas se focaliser simplement sur les détenus les plus connus. Nous voulons faire en sorte que mêmes les détenus les plus anonymes ne soient pas oubliés. Mais il faut éviter aussi que les gens profitent de la situation pour insérer des noms qui ne sont pas concernés par la mesure.
Même si cette mesure se prenait maintenant, son exécution va tarder. Donc, comme il y a un couvre-feu qui est prévu à 20h, nous ne souhaitons pas que nous soyons les premiers à le violer. Nous allons nous disperser, chacun va rentrer à la maison. Comme nous avons les contacts, nous demanderons aux uns et aux autres de venir.
Du point de vue de l’opinion publique, tous les médias sont focalisés sur ce qui se passe avec les anciens ministres. Or, nous voulons quand même, il faut que cet évènement soit visible. Nous voulons donner une visibilité à la sortie de nos camarades.
Même si nous obtenons les documents aujourd’hui, il est plus stratégique de le faire demain. Par exemple, si on a la chance de faire ça le matin pour faire le tour sans gêner personne. On commence à gazer les gens à la maison centrale de Conakry, ce n’est pas une bonne image ».