La manifestation du lundi 16 octobre, organisée par le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), a été étouffée dans l’œuf à Kaloum par les forces de sécurité déployées sur le terrain afin d’empêcher toute mobilisation des journalistes pour réclamer la levée des restrictions imposées au site Guineematin.com.
Interrogé sur le sujet ce jeudi 17 octobre, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a laissé entendre que ‘’la répression est normale. Il y a des armes conventionnelles : les gaz lacrymogènes. Une manifestation, ce qu’on appelle les armes conventionnelles utilisées pour disperser une foule, ce sont les gaz lacrymogènes. Le fait d’utiliser les gaz lacrymogènes pour disperser les gens, ce n’est pas violent, ce n’est pas agressif’’.
Pour le porte-parole du gouvernement, ‘’s’ils avaient utilisé des armes de guerre, on aurait dit quoi ? Que la répression est violente. C’est comme si on demandait à un journaliste de ne pas dénoncer les turpitudes dont il est témoin. Ce n’est pas dire les faits’’.
Il dit à qui veut l’entende qu’une ‘’intervention policière peut toujours entrainer des petits bobos, c’est normal. Ce n’est pas des gens qu’on a attrapés et puis, on s’est mis à les frapper à coups de matraques alors qu’ils étaient isolés. Ce n’est pas cela. Les gens, même en courant, peuvent tomber et se blesser. Ça arrive. Ce n’est pas autant que vous allez dire qu’ils ont été agressés, violentés. Il y en a même qui disent qu’ils ont des bobos, c’est normal. Le simple fait d’être pour 20 mètres, vous tombez tous. Arrêtez. Quand vous allez dans une manifestation, vous allez respirer du gaz. Il y en a parmi vous qui ont fait ça avec nous pendant longtemps’’.
Ousmane Gaoual Diallo assure que ‘’la manifestation du 16 octobre n’était pas autorisée (…). Dieu merci, il n’y a pas eu de fracturés, de blessés graves, ni de morts. C’est très bien comme ça. Si on fait des interventions de police et qu’elles entrainent des bobos parce que les gens courent, il ne faut pas dire qu’ils ont été agressés. C’est faux. Ce traitement de l’information était biaisé’’.
Il défie quiconque prouvera que des journalistes ont été violentés par des éléments des forces de sécurité à Kaloum. ‘’Personne ne peut diffuser une image où on voit un de vos confrères brutalisé par la police. Si vous sortez ça, les sujets peuvent être poursuivis. Qu’ils soient policiers ou gendarmes’’, lance-t-il comme défi.
‘’Si vous avez des vidéos ou des images de témoignages que la police et la gendarmerie sont en train de brutaliser un citoyen, il va être poursuivi. C’est clair. Mais le fait de dire qu’ils ont brutalisé les gens, il faut quand même respecter tout le monde. On respecte les médias, mais les médias doivent avoir un traitement raisonnable de l’information’’, martèle-t-il, estimant qu’il ‘’y a eu une déferlante de titres là-dessus, mais vous ne rendez pas service à votre pays. Vous travestissez l’information, vous ne rendez pas service à votre pays’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/[email protected]