Alors que les forces vives affichent leur détermination à poursuivre les manifestations malgré les violentes repressions, l’ancien député Sékou Koureissy Condé encourage les autorités de la transition à privilégier le dialogue inclusif pour aplanir les divergences avec les acteurs de la classe politique.
Invité mardi de Mirador, il a tenu à rappeler à la junte qu’une transition se déroule autour du ‘’concept de dialogue. Rien d’autre. Lorsqu’on n’est pas unanimement d’accord sur l’intérêt du dialogue, on ne s’en sort pas. Il faudrait que la classe politique, la société civile et le gouvernement de la transition considèrent que le dialogue est l’élément clé pour asseoir les bases d’une gouvernance future’’.
Pour le moment, déplore-t-il, ‘’j’ai malheureusement l’impression que cette volonté de dialoguer n’est pas observée du côté de l’exécutif. Il faut une volonté réelle. Face à l’Etat, les acteurs du FNDC, de la classe politique et autres ne sont que des citoyens. La véritable responsabilité historique et politique revient au gouvernement et au chef de l’Etat. On peut aider par hasard, détruire par hasard, mais jamais construit par hasard. Il faut une véritable volonté’’.
Il propose la mise en place d’un comité ad oc civilo-militaire. ‘’On va se dire ce que nous avons comme acquis et ce qui reste à faire. Ce qui reste à faire, c’est la situation des détenus politiques, de ceux qui sont en exil. Il n’y en pas d’autres. La tâche principale, c’est d’accepter de se rencontrer’’, suggère-t-il.
‘’Il faut arrêter tout ce qui rime avec la violence. Il faut se parler’’, insiste l’ancien ministre qui rappelle que ‘’la paix est dans les mains de l’Etat (…). Il faut restaurer la confiance. il faut que le gouvernement sache que la classe sociopolitique n’a aucun intérêt à les bousculer en disant : ‘Partez, on va s’installer’. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Ce dont il est question, c’est de se retrouver pour se dire la vérité’’.
Il rappelle au colonel Mamadi Doumbouya que la manifestation est le dernier recours des acteurs sociopolitiques. ‘’Il faut les rassurer. J’en appelle au rassemblement, à la concertation, à l’esprit de dépassement. En toute responsabilité, allons vers la mise en place d’un comité restreint pour deux semaines au maximum afin d’analyser, examiner et vider les trois questions clés dans le contexte guinéen’’, recommande le directeur de African Cris Group.
Sékou Koureissy Condé encourage les forces vives à désigner des représentants au sein du comité Adhoc pour porter leurs voix. ‘’La paix ne se construit pas par les armes’’, souligne-t-il, précisant que ‘’la peur des armes a une durée plus courte qu’une transition. Psychologiquement, on commence à se méfier et se distancer. Il faut rassurer le gouvernement de notre volonté de paix et de dialogue’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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