[dropcap]L’[/dropcap]ancien ministre des sports et de la culture, Siaka Barry, a déclaré jeudi que le président de la République a trahi les idéaux pour lesquels il s’est battu pendant 40 ans.
Le leader du Mouvement populaire démocratique de Guinée (MPDG) a confié à nos confrères de FIM FM qu’Alpha Condé ‘’président a trahi Alpha Condé opposant. Alpha Condé président n’est pas cet Alpha Condé opposant que nous avons connu’’.
Il dit avoir toujours considéré Alpha Condé comme son père corrompu. ‘’J’ai cru en l’homme à un moment donné de sa lutte. Il est allé jusqu’à clouer au pilori le président Ahmed Sékou Touré qu’il taxait d’être corruption. Une personne qui va jusqu’à comparer la Guinée à l’Albanie de l’Afrique ou à une néocolonie américaine, on se dit que lorsque cette personne aura les manettes du pouvoir, nous sommes dans une dynamique socialiste et révolutionnaire’’, explique-t-il.
Siaka Barry rappelle que ‘’le premier leitmotiv d’une révolution, c’est la lutte contre la corruption. En 10 ans de gouvernance, nous n’avons pas vu une seule fois un commis de l’Etat pour des faits de gestion. La seule fois qu’il a été question de redevabilité, c’était avec Paul Moussa Diawara. Et là aussi, il y avait un relent politique derrière’’.
Contrairement à ce qu’Alpha Condé avant souvent dans les médias, l’ex-patron du département des Sports et de la Culture estime que le chef de l’Etat joue au ‘’panafricaniste circonstanciel. Le panafricanisme ne doit pas être lié à la circonstance. Il doit être constant. On ne devient pas panafricaniste parce qu’on se lève un beau matin et qu’on a des velléités de tripatouillage constitutionnel. On ne coupe pas le cordon ombilical dans les discours, mais dans les faits’’.
‘’Dans son parcours, il a été panafricaniste. Mais était-il sincère dans son panafricanisme ? Lui seul le sait’’, souligne l’invité de Mirador.
Aujourd’hui dans sa démarche, déplore-t-il, ‘’le président est préoccupé par la sauvegarde de son fauteuil royal. Lorsque la longévité au pouvoir commence à prendre des tournures, on a peur qu’il y ait une dévolution monarchique. On l’a vu au Gabon, au Togo et tout récemment au Tchad. Donc il prend une pente glissante pour lui-même et pour la nation’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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