SOCIETE : Lettre ouverte aux jeunes acteurs politiques de la commune de Dara Mboss. *Objet : 1 sur 12 : devoir de mémoire* .par NDIOUGOU FALL


Chers frères, fils et neveux.

L’ an 2024 est une année charnière dans l’histoire politique du Sénégal avec la confirmation de son nouveau maître du jeu plébiscité par la majorité des électeurs sénégalais à deux reprises. Ainsi, le tapis rouge lui a été déroulé dans toutes les communes du Département de Guinguinéo sauf une. Parmi douze, une seule localité se distingue et attire mon attention aujourd’hui.

A l’évaluation , la question la mieux partagée est : comment Dara Mboss a pu résister au cyclone SONKO ? La seule réponse détenue par les non résidents et les non initiés est sans nul doute : c’est à cause du maître du jeu local. Oui c’est possible car il a joué un coup de poker politique en rejoignant Pape Malick Ndour qui lui chiperait des centaines de voix en l’entraînant ainsi dans la boue s’il restait dans l’autre camp : celui de Amadou Ba .

Cependant, cela ne peut être la seule explication de la déroute de Pastef à Dara Mboss. D’autres avancent que c’est à cause du PUR qui a rejoint le dinosaure. Mais il faut reconnaître, honnêtement, que les militants de ce parti ont au moins obéi à la discipline de leur formation politique quoiqu’il advienne. Et ça c’est important en politique. Donc cherchons ailleurs encore.

Dans cette fouille archéologique de la bonne réponse, je trouve le contraire de ce que les « puristes » ont fait . Pour la mémoire des jeunes, en pleine campagne électorale des municipales de 2009 des cadres du PDS de Dara Mboss, même investis ont appelé au vote sanction. Alors jeune libéral averti et aguerri, j’avais refusé de suivre mes aînés en restant même le représentant du PDS au bureau de vote de Dara DIACKÉ. Malheureusement, de ces joutes, naissent les prémices du mal : l’actuel homme fort de Dara Mboss en a profité pour être élu vice-président de l’ancienne communauté rurale génitrice, plus tard, de la commune de Dara Mboss. En 2012, il devient le Président de la délégation spéciale à la mairie de Dara Mboss créée en 2009 par un acte du Président Macky. Et le baobab s’enracine de plus en plus. En 2014 , secoué, il plie mais ne rompt pas. Lui seul, sous la bannière du parti socialiste, gagna la grande coalition BENNO BOKK YAAKAR qui réunissait tous les autres partis politiques avec quatorze voix de différence. Le baobab se ressaisit et s’enfonce davantage en atteignant la nappe. Le slogan le plus partagé de cette campagne électorale était : « Ku jàngul abc jàngul abajada dunu jiite »

En 2022, comme pour répéter l’histoire, des frères et des neveux de ceux qui avaient boycotté en 2009, sont à l’origine de la candidature de la discorde. Une réunion nocturne familiale a changé la donne en remplaçant celui qui avait le plus de chances d’être consensuel : Mon grand frère Mbaye Barry Diop à qui je voue respect et considération. Longue vie assortie d’une santé d’acier à lui. Oui, si c’était lui, j’aurais désisté, ceux qui me connaissent le savaient. Pourquoi ? Parce que ça m’aurait épargné au moins un reniement. Je ne pouvais pas combattre une chose pendant treize ans pour l’accepter subitement pour une raison ou une autre. Étant un homme de principe, j’aurais des comptes à rendre à moi même.

En plus de ce problème de conscience, j’avais la lourde charge de sauver la coalition YEWWI ASKAN WI au détriment de WALLU que les responsables locaux de PASTEF voulaient m’imposer. Finalement, poursuivant leurs œuvres, ces derniers se sont dressés contre moi, le candidat du PUR , donc de OUSMANE SONKO, leur mentor. Les dirigeants et certains jeunes de PASTEF s’adonnaient alors à une communication de diabolisation à outrance contre ma personne. Et comme dans un désert, on peut toujours espérer localiser un oasis : une partie de la jeunesse de PASTEF , à l’image de Khadim Diop, consciente des enjeux, joue franc jeu et soutient ma candidature. Le coordonnateur communal appelle à la neutralité et boycotte. Ne pas choisir c’est choisir devait-il savoir.Son suivant immédiat me rejoint au dernier jour de la campagne pour des éclaboussures historiques certainement.

Au finish, le baobab nous écrasa, sans surprise d’ailleurs, en ne cédant qu’ une seule de ses branches sur nos têtes.

Alors, si en 2024, refusant jusqu’à présent la réunion d’évaluation des locales de 2022 à cause de leur bourde, ces mêmes responsables espéraient déboulonner d’un seul coup de scie ce robuste roi de la faune le 17 courant, c’est qu’ils ignoraient qu’il existait une justice certaine. Ils avaient certainement oublié que les populations et les partis ont le droit d’aller là où ils veulent comme ils en avaient en 2022.

Mes chers petits frères et neveux, ce mal, vieux de quinze longues années, est beaucoup plus profond, les responsabilités sont partagées. Et devant tout, échec, il faut d’abord mesurer sa propre responsabilité avant de convoquer celle de l’autre.Si c’était à recommencer en 2022, j’aurais la même attitude. Et eux ? Nous sommes tous responsables.

Mes chers, personne d’entre vous n’est plus attaché à Dara MBOSS que moi : avant de chercher ailleurs à dormir chez moi, je l’ai réalisé dans mon terroir contrairement à d’autres disposant beaucoup plus de moyens. Demandez « au chien du balcon » qui se glorifiait d’être toujours chez son père. Tant que des responsables de parti demeurent minoritaires dans leur propre famille ou maison, la tâche restera difficile mais pas impossible.

Jeunes frères, malgré un sentiment de haine ou de mépris que nourrissaient certains d’entre vous à cause des balivernes contés par leurs proches, mes adversaires politiques de l’époque, je ne peux qu’ être derrière vous et avec vous mais dans une
considération mutuelle en nous disant la vérité.

Toutefois, l’espoir est permis. Il faut dès à présent se mettre au travail en pistant toutes les autres causes du mal.

Ensemble, c’est bien possible.

Vendredi le 22 novembre 2024

Ndiogou FALL

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