Tribunal de dakar: Abou Diallo devant le juge pour incitation à la discrimination ethnique et diffusion de fausses nouvelles


 

Dakar, 27 janvier 2025 par infosdujour

Le chroniqueur Abdou Diallo a comparu ce matin devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, accusé de discours contraire aux bonnes mœurs, diffusion de fausses nouvelles et incitation à la discrimination ethnique. Placé sous mandat de dépôt depuis le 21 janvier, il a reconnu l’ensemble des faits, exprimé des regrets et promis de mesurer ses propos à l’avenir.

Des déclarations controversées

L’affaire trouve son origine dans une émission diffusée sur une chaîne locale via YouTube. Lors de son intervention, Abdou Diallo, comptable de profession, avait déclaré que Farba Ngom devait « rester chez lui et attendre le soutien du Fouta, qui sera debout pour lui ». Il avait également ajouté : « Farba ne sera pas condamné, ce qu’on veut, c’est le kidnapper. »

Ces propos, jugés inflammatoires par le parquet, ont conduit à son arrestation et à son inculpation.

Reconnaissance des faits et excuses

À la barre, Abdou Diallo n’a pas nié les accusations portées contre lui. Il a présenté des excuses publiques et assuré qu’il ne répéterait pas une telle erreur. « Je regrette profondément mes propos et je m’engage à être plus prudent à l’avenir », a-t-il déclaré.

Le représentant du parquet, tout en reconnaissant ses regrets, a mis en garde contre les conséquences de discours susceptibles de diviser. Il a également averti Abdou Diallo de ne pas se laisser instrumentaliser par ceux qui le perçoivent comme un « héros ».

Réquisitions et plaidoirie

Le parquet a requis une peine de six (6) mois de prison, dont quinze (15) jours ferme, estimant que les faits étaient établis et qu’une sanction était nécessaire pour prévenir de tels comportements à l’avenir.

La défense, représentée par un collectif d’avocats, dont Me Abdou Djaly Kane et Me Seyba Danfakha, a plaidé pour la relaxe pure et simple de leur client. Selon eux, aucun élément concret ne prouve l’existence des infractions reprochées. « Ces propos, bien que malheureux, ne justifient pas une condamnation », ont-ils soutenu.

Verdict attendu

Le délibéré est prévu cet après-midi, à l’issue de la pause. Cette affaire, suivie de près par l’opinion publique, pourrait envoyer un message clair sur la gestion des discours publics dans un contexte de tensions sociales croissantes.

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