[dropcap]A[/dropcap]vec quatre députés à l’Assemblée nationale, le président de l’Union démocratique de Guinée (UDG) est le nouveau chef de file de l’opposition. Le statut lui a été reconnu samedi dernier lors d’une plénière à l’hémicycle. Une décision qui ne plait pas à tous.
‘’Cette reconnaissance est dans un paragraphe concernant le statut des partis politiques de l’opposition, qui est mentionné dans une charte. On ne peut pas règlementer le chef de file de l’opposition sans les autres partis politiques de l’opposition parlementaire. Donc ça ouvre des discussions’’, indique le coordinateur du Bloc de l’opposition constructive (BOC).
Dr Ibrahima Sory Diallo prévient que ‘’si on donne une subvention au chef de file de l’opposition seulement, nous ne serons pas d’accord’’, avant d’ajouter que Mamadou Sylla souffre d’un manque de légitimité : ‘’On ne peut pas donner 500 millions GNF à quelqu’un qui n’a que la légalité. Avec le nombre de députés dont dispose son parti, il n’a pas la légitimité’’.
‘’L’UDG ne peut même pas mobiliser une seule commune à Conakry. Si un parti ne peut pas contrôler une seule commune du pays, il ne peut pas avoir la légitimité’’, explique-t-il. Aussi, souligne-t-il, ‘’son parti ne répond à aucun critère d’une formation politique de l’opposition. De nos jours, tout ce que la mouvance annonce au parlement, on ne voit aucune critique de la part de son camp’’.
Sous l’angle juridique, admet-il, ‘’il est le chef de file de l’opposition, mais il a un problème de légitimité. Il ne peut pas s’opposer au pouvoir. Sur sa personnalité politique, souligne le parlementaire, même si ce n’est pas un intellectuel, c’est une tête pensante. Il peut avoir l’audace, mais il faut qu’il soit accompagné par d’autres partis politiques de l’opposition’’.
L’homme d’affaires Mamadou Sylla ne risque-t-il pas à la longue d’être privé de son budget de fonctionnement, comme ce fut le cas avec Cellou Dalein Diallo ? A cette interrogation, le parlementaire Ibrahima Sory Diallo répond : ‘’L’installation de Dalein comme chef de file de l’opposition était purement politique. Ce n’était pas le vœu du pouvoir. Il était question de chercher à mettre l’homme dans un confort. Peut-on bloquer le budget d’un chef de file qui a 37 députés et l’accorder à un autre qui n’a que 4 ? C’est impossible’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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