Un sénateur français tire la sonnette d’alarme : ‘’la situation est particulièrement dramatique en Guinée’’


[dropcap]L[/dropcap]a détention sans jugement depuis plus de cinq mois d’Ousmane Gaoual Diallo, Cherif Bah, Etienne Soropogui et Cie préoccupe le sénateur français Jean-Yves Leconte. Lundi, lors d’une conférence audiovisuelle, il a appelé à la mobilisation pour exiger la libération des opposants au troisième mandat.

‘’Selon les déclarations du président Alpha Condé, il aurait des preuves contre eux. S’il a des preuves, qu’il les apporte à la justice. Pourquoi les juges n’instruisent pas ? Ils ne font rien en six mois alors que les conditions sont insupportables en prison. Ces conditions devraient conduire les juges à les libérer et à agir très vite en matière d’administration des preuves ou d’instructions des accusations auxquelles ils doivent faire face’’, indique Jean-Yves Leconte.

Pour ce sénateur français, dans le contexte actuel, ‘’ce n’est pas l’opposition qui est mal traitée en Guinée. C’est l’avenir de la population dans son ensemble qui est remis en cause par les actions du pouvoir’’.

‘’Au débat de l’année, après avoir échangé en privé avec Le Drian [ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères], j’ai compris combien de fois, lui-même, il est inquiet et déterminé pour agir sur la dégradation de la situation en Guinée’’, révèle-t-il.

‘’Nous voyons combien de fois l’Union européenne et les Etats-Unis sont mobilisés pour défendre un autre prisonnier Alexandre Navalny. Nous pourrions attendre la même chose du côté de la Guinée (…) Plus, on laissera pourrir la situation, plus on engendra malheureusement des drames’’, tire-t-il sur la sonnette d’alarme.

Il assure que ‘’la situation est particulièrement dramatique en Guinée. C’est une situation récurrente de fin de règne qui donne l’impression qu’il n’y a pas d’avenir dans le pays avec les conséquences de cela’’.

Jean-Yves Leconte fait remarquer qu’il ‘’y a des prisonniers politiques connus et des anonymes qui meurent tous les jours en cherchant à trouver un avenir ailleurs que le pays n’offre pas. C’est un phénomène récurrent parce que ce n’est pas la première fois que ça se passe en Guinée. C’est la fin de règne de dictateur (…). Ça ne peut pas durer’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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