Ces dernières semaines, le Premier ministre Bah Oury a multiplié les sorties médiatiques pour convaincre l’opinion sur la nécessité d’un glissement du calendrier de la transition. Le chef du gouvernement soutient mordicus que le retour à l’ordre constitutionnel est conditionné par l’établissement d’un fichier électoral qui sera extrait du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC).
Une annonce qui ne rassure par Pépé Francis Haba, président de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD), qui estime que cette démarche du chef du gouvernement ne respecte pas l’accord dynamique conclu avec la CEDEAO.
‘’Les acteurs sociopolitiques de tous bords exigent le retour à l’ordre constitutionnel le 31 décembre 2024 pour plusieurs raisons. C’est de façon unilatérale que le CNRD a négocié avec la CEDEAO. Ils ont conclu avec la CEDEAO une transition de 2 ans après avoir consommé 1 an et 3 mois. Le CNRD devrait normalement tenir parole. En plus, après l’accord dynamique signé avec la CEDEAO, le CNRD a mis en place un cadre de dialogue inter-guinéen et ce cadre de dialogue vit une période comateuse. Où sont les résolutions issues de ce cadre de dialogue ? Nous, ce sont les résolutions qui nous ont poussé à les rejoindre. Mais ces résolutions sont mises en côte aujourd’hui’’, déclare M. Haba.
‘’Aujourd’hui, il n’y a pas de dialogue entre le CNRD et les acteurs sociaux politiques. Donc, on ne peut pas parler de visibilité ni de lisibilité par rapport aux activités de retour à l’ordre constitutionnel. Les acteurs sociopolitiques dans l’ensemble ne peuvent pas rester dans le flou. Ils n’ont pas tort de demander le retour à l’ordre constitutionnel conformément au chronogramme initié par le CNRD et la CEDEAO’’, ajoute ce soutien de la junte militaire.
Le président de UGDD demande aux autorités de faire un point sur l’évolution du chronogramme de la transition. ‘’Tout ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’avoir un calendrier précis de retour à l’ordre constitutionnel. Nous ne pouvons pas continuer à rester accrochés sur le bon vouloir du CNRD ou sur les lèvres du CNRD’’, martèle-t-il.
Il demande à la junte de ‘’nous dire exactement où est-ce qu’on est avec le RAVEC qui est important et quand est-ce que les acteurs sociopolitiques iront aux élections locales, législatives et à la présidentielle. Cela est extrêmement important afin que nous nous préparions pour redynamiser nos structures’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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