[dropcap]A[/dropcap]ccusée de détournement de deniers publics de plus de 200 milliards de francs guinéens, la ministre de l’Enseignement professionnel et de la Formation professionnelle, Zenab Nabaya Dramé a été reconduite dans ses fonctions. Lundi, dans « On refait le monde » sur Djoma TV, elle a bénéficié du soutien de la députée uninominale de Boffa.
‘’Cette affaire est à la justice. La ministre Zenab Nabaya a été victime d’acharnement. Elle a été une proie facile parce que c’est une femme. Dans ce pays, nous avons cette habitude. Ce n’est pas la première qu’il y a des soupçons de détournements de deniers publics. Mais l’acharnement dont elle a été victime, que si c’était un homme, ça n’allait pas être le cas. Et ce n’est pas la seule femme, que ce soit sur le terrain politique ou dans l’asphère publique’’, analyse Zenab Camara.
Interrogée sur la reconduction de la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, la députée uninominale de Boffa a souligné que ‘’je ne commente pas le décret du président de la République, il choisit qui il veut’’.
Dans certains pays, explique-t-elle à Djoma TV, ‘’il y a des traditions. Quand un haut cadre est soupçonné de corruption ou de détournement de deniers publics, la personne peut prendre librement congés de ses fonctions gouvernementales pour s’atteler exclusivement à rétablir son honneur. Mais ça, c’est une décision personnelle’’.
Aux jeunes issus du parti au pouvoir qui contestent la reconduction de Zenab Nabaya Dramé à son poste, la députée de Boffa indique ‘’la décision de la nommer a été prise par le président de la République et je ne souhaite pas qu’on revienne sur ce décret. C’est son pouvoir discrétionnaire’’.
Elle estime que la jeunesse joue son rôle. ‘’Cela nous interpelle, nous les cadres du parti pour qu’on puisse ouvrir le débat afin de penser à l’avenir du parti. Peut-être que c’est un cri de cœur de cette jeunesse. C’est normal non seulement au niveau du RPG Arc-en-ciel, mais tous les partis politiques. Nous avons une jeunesse bouillante qui veut être entendue, mais il faut le faire dans un cadre bien organisé’’, argumente-t-elle.
Personnellement, dit-elle, ‘’je fais tout pour ne pas me retrouver dans cette situation (…)’’. A la place de la ministre de l’Enseignement technique, elle affirme qu’elle va s’atteler à ‘’blanchir mon honneur dans ce sens. Il n’y a pas de gestion saine mais on s’évertue d’être dans les règles’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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